Mine de rien, l'Olympique de Marseille n'est plus qu'à deux petits matches de son premier titre majeur depuis 13 ans. Depuis ce fameux 26 mai 1993, depuis cette douce soirée munichoise qui marqua le point culminant d'une trajectoire prête à s'infléchir brutalement, la cité phocéenne attend de goûter à un trophée, si l'on excepte son titre de champion de D2, en 1995. Si on avait dit aux supporters marseillais, après leur victoire en Ligue des champions face au Milan AC, que leur palmarès resterait si longtemps en panne sèche, ils ne l'auraient certainement pas cru.
L'espoir de voir cette interminable disette prendre fin s'est épaissi mardi à Lyon. Tombeur du futur quintuple champion de France sur sa pelouse, voilà l'OM en demi-finales de la Coupe de France. Une performance inédite depuis quelques années. Les hommes de Jean Fernandez ont prouvé que, sur un match, ils pouvaient rivaliser avec l'OL. "C'était quasiment un match de Ligue des champions ", savoure l'entraineur olympien, à la fois "satisfait du résultat et de la manière contre une bonne équipe de l'OL ".
Diouf veut jouer au Vélodrome
L'efficacité naissante du tandem Maoulida-Niang n'est pas étrangère à cette embellie printanière. Les deux perles noires, arrivées en provenance de Monaco et Strasbourg au mercato, ont inscrit 11 buts à elles deux depuis le mois de janvier, toutes compétitions confondues. "Personnellement, j’ai vécu une période difficile mais je recommence à trouver le chemin des filets. Les coéquipiers m’ont toujours soutenu et cela m’a fait chaud au coeur. A moi de continuer dans ce sens", confie Niang, auteur du but de la victoire mardi, dix jours après son doublé à la Beaujoire en championnat.
Cette Coupe de France, auquel le club voue un attachement particulier, et dont il détient d'ailleurs toujours le record des victoires (10), pourrait donc marquer le retour au premier plan de Marseille. En tout cas, l'OM a superbement réussi son coup. "En Coupe, le contexte est différent du Championnat. Tout est possible sur une rencontre. Il n'y a pas de favori", poursuit Fernandez, estiment que "Lyon avait peut-être un peu plus de pression car il voulait réaliser le doublé". Laissant les Rhodaniens à leur frustration, les Provençaux sont aujourd'hui à une marche d'une finale Stade de France, ce qui constituerait une grand première pour le club.
Reste à négocier au mieux le dernier obstacle vers Saint-Denis. Pape Diouf, n'à qu'un souhait: jouer à domicile. "Ce serait l'occasion de faire une fête somptueuse même si on a vu que le fait de jouer sur son terrain n'est pas forcément déterminant, note le président phocéen, avant d'appeler à une confirmation rapide: "C'est une belle victoire qui n'aura de signification que si il y a un prolongement jusqu'au Stade de France." Cette demi-finale, Marseille pourrait la jouer face à l'ennemi éternel, le PSG. Un duel qui sentirait à l'évidence le soufre. L'OM sera fixé jeudi.
Une bonne cuvée?
En attendant, l'Olympique de Marseille reste en course pour une qualification européenne sur deux tableaux, la Coupe mais aussi le Championnat dont il occupe le 7e rang à cinq points de la troisième place, actuellement occupée par Rennes. Si mal engagée, cette saison 2005-2006 pourrait donc finalement s'avérer une très bonne cuvée. "Depuis le début de saison, nous galérons après avoir disputé la Coupe Intertoto. Fin août, nous étions derniers du classement ", rappelle Jean Fernandez, presque incrédule.
Avec quatre matches de championnat et, l'espère-t-il, deux en Coupe, l'OM vit un printemps un peu plus frétillant que ces dernières années sur la scène hexagonale. Suivant un scenario optimiste, Marseille pourrait remporter la Coupe de France tout en se hissant en Ligue des champions. Mais il peut encore aussi finir les mains vides. "Nous avons encore l'opportunité de jouer l'Europe, voire la qualification pour la C1 à condition de gagner les quatre matches qu'il nous reste à disputer", juge Fernandez. Pas simple, avec notamment deux déplacements à Auxerre et Bordeaux. Mais quand on a gagné à Lyon...
