Critiqué, sifflé, blessé... la guerre des gardiens qui fait rage au sein de l'équipe de France avait poussé Fabien Barthez au mutisme. Dans les colonnes de L'Equipe, le Marseillais a rompu le silence pour afficher sa sérénité à l'approche du Mondial. Une échéance à laquelle il ne pense pas encore. "Je ne pense pas au Mondial. Je ne me projette pas du tout dans un avenir, même très proche, déclare-t-il. J'ai toujours fonctionné de la sorte : me concentrer sur le quotidien, ce qu'on appelle vivre au jour le jour. Je sais que ça va vite, qu'il peut se passer des tas de choses en 48 heures" .
Concernant sa rivalité à Grégory Coupet, le champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000 dit la vivre "comme j'ai toujours vécu les rivalités que j'ai connues depuis que je joue au football. En me concentrant sur moi-même". "Depuis 1992, je fais partie d'une équipe qui joue le titre. C'est une remise en question de tous les jours depuis presque quinze ans", poursuit-il. Touché par de nombreuses blessures, notamment au mollet, Barthez a été mis à rude épreuve cette année mais il "relativise" : "C'est vrai que j'ai eu des passages difficiles mais ils ne duraient qu'un ou deux jours", concède-t-il.
"Je ne pense pas au Mondial"
Fabien Barthez sait que son face-à-face avec Coupet sera épié et que la moindre erreur sera largement commentée. Le portier de l'OM pourrait également subir les sifflets de Gerland, comme cela avait été le cas au Stade de France lors de France-Slovaquie (1-2). Mais il ne s'en soucie pas. "Je ne me suis pas arrêté sur ces sifflets. Je n'ai pas la place pour ça. (...) Quand on vous descend, il ne faut pas s'en préoccuper. Quand on vous encense, et ça m'est arrivé, il ne faut pas y prêter attention non plus. Sinon, vous signez votre arrêt de mort sportif", explique-t-il aujourd'hui. De toute façon, "le plus important, c'est le jugement des spécialistes. De mon entraîneur en club ou de mon entraîneur en équipe nationale, par exemple", ajoute-il.
Pourtant, l'entraîneur des gardiens de Marseille le reconnaît, Fabien Barthez fait tout pour préparer au mieux la prochaine Coupe du monde. "Franchement, les performances physiques de Fabien sont impressionnantes. On a commencé en juin 2005 à bosser pour la Coupe du monde et pour le sprint finale de l'OM, évidemment" , témoigne Laurent Spinosi qui a entraîné le portier durant sa longue suspension de cinq mois. Ce dernier raconte même avoir parfois mis sa santé en danger, comme du match des Bleus face au Costa Rica en Martinique.
Blessé face au Costa Rica
"J'ai joué parce qu'on me l'a demandé. Je n'ai pas été bon, je ne cherche pas d'excuses. Mais j'avais un burite, un coude blessé, et j'ai joué quand à cause de l'environnement de la presse. A fin de calmer l'atmosphère qui régnait à ce moment-là. Ce fut à mes dépens mais ce n'est pas grave", avoue-t-il. Mais, aujourd'hui tout va bien. "Physiquement, je vais très bien. Moralement aussi. Et quand on est bien dans sa tête, on est bien dans son corps", assure Barthez. Mais une place de titulaire lors de la prochaine Coupe du monde passe sans doute d'abord par un gros match face à Lyon en quart de finale de la Coupe de France.